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HENRY VI.

amassé la sédition autour de sa couronne. — Car qu’est-ce qui a causé ces troubles, si ce n’est ton orgueil ? — Si tu avais été modeste, nos titres sommeilleraient encore, — et nous, par pitié pour ce doux roi, — nous aurions ajourné notre réclamation à une autre époque.

george.

— Mais quand, nos rayons ayant fait ton printemps, nous avons vu — que ton été restait stérile pour nous, — nous avons mis la hache à ta racine usurpatrice ; — et, bien que le tranchant nous ait parfois blessés nous-mêmes, — sache pourtant qu’ayant commencé à frapper, — nous ne te lâcherons que quand nous t’aurons abattue — ou quand nous aurons arrosé ta grandeur croissante de notre sang brûlant.

édouard.

— Et c’est dans cette résolution que je te défie, — ne voulant plus prolonger cette conférence, — puisque tu empêches le doux roi de parler. — Sonnez, trompettes ! Faites onduler nos sanguinaires drapeaux ! — Ou la victoire ou la tombe !

la reine marguerite.

Arrête, Édouard.

édouard.

— Non femme querelleuse ; nous n’arrêterons pas un moment de plus. — Tes paroles vont coûter aujourd’hui dix mille vies.

Ils sortent.

SCÈNE VII.
[Un champ de bataille entre Towton et Saxton, dans l’Yorkshire.]
Alarme. Mouvements de troupes. Entre Warwick.
warwick.

— Harassé par la fatigue, comme un coureur par sa course, — je vais m’asseoir ici pour respirer un moment ;