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SCÈNE XII.

le roi louis.

— Warwick, c’est quelque dépêche pour nous ou pour toi.


Entre un courrier.
le courrier, à Warwick.

— Milord ambassadeur, cette lettre est pour vous ; — de la part de votre frère, le marquis de Montague…

Au roi Louis.

— Celle-ci pour Votre Majesté, de la part de notre roi.

À la reine Marguerite.

— Celle-ci pour vous, Madame : de quelle part, je l’ignore.

Tous lisent leurs lettres.
oxford.

— Je vois avec plaisir que notre belle reine et maîtresse — sourit à ses nouvelles, et que Warwick fait la grimace aux siennes.

le prince de galles.

— Mais, voyez, Louis frappe du pied comme s’il était piqué au vif. — Tout est pour le mieux, j’espère.

le roi louis.

— Warwick, quelles sont tes nouvelles ? Et les vôtres, belle reine ?

la reine marguerite.

— Les miennes remplissent mon cœur d’une joie inespérée.

warwick.

— Les miennes ne rapportent que chagrin et mécontentement.

le roi louis.

— Quoi ! votre roi a épousé lady Grey ! — Et à présent, voulant pallier votre imposture et la sienne, — il m’envoie ce papier pour m’inviter à la patience ! — Est-ce là l’alliance qu’il recherche avec la France ? — Ose-t-il nous narguer de cette insolente manière ?