Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 13.djvu/273

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
269
SCÈNE XIII.

lui — dans l’affaire du mariage avec madame Bonne.

richard.

— Et Warwick, ayant fait ce que vous lui aviez commandé, — est désormais déshonoré par ce nouveau mariage.

le roi edouard.

— Et si je parviens à apaiser Louis et Warwick — par quelque expédient de mon invention ?

montague.

— N’importe : cette alliance, en nous unissant avec la France, — aurait fortifié notre empire — contre les orages étrangers bien mieux qu’un mariage contracté à l’intérieur.

hastings.

— Eh quoi ! Montague ne sait-il pas que par elle-même — l’Angleterre est assurée contre tout danger, pour peu qu’elle reste fidèle à elle-même ?

montague.

— Oui, mais elle est d’autant mieux assurée, quand elle a l’appui de la France.

hastings.

— Mieux vaut dominer la France que se fier à elle. — Appuyons-nous sur Dieu et sur l’Océan — qu’il nous a donné comme un imprenable rempart, — et défendons-nous avec leur seul secours. — C’est en eux, et en nous-mêmes, qu’est notre salut.

clarence.

— Rien que pour cette parole, lord Hastings mérite bien — d’avoir l’héritière de lord Hungerford !

le roi édouard.

— Eh bien, après ? ce fut mon bon plaisir de la lui accorder ; — et pour cette fois mon bon plaisir fera loi.

richard.

— Et cependant je ne crois pas que Votre Grâce ait