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SCÈNE XVIII.

warwick.

— Et moi je choisis Clarence pour protecteur unique.

le roi henry.

— Warwick et Clarence, donnez-moi tout deux vos mains. — Maintenant joignez vos mains, et avec vos mains vos cœurs, — afin qu’aucune dissension n’entrave le gouvernement. — Je vous fais tous deux protecteurs de ce royaume, — pendant que moi-même je resterai dans la vie privée, — et que dans la dévotion je consacrerai mes derniers jours — à expier le péché et à glorifier mon Créateur.

warwick.

— Que répond Clarence au vœu de son souverain ?

clarence.

— Qu’il consent, si Warwick accorde son consentement, — car je me repose sur ta fortune.

warwick.

— Eh bien donc, je dois consentir, quoiqu’à regret. — Nous serons attelés ensemble, comme les deux ombres — de la personne de Henry, et nous le remplacerons ; — je veux dire que nous porterons le poid du gouvernement, — tandis qu’il en aura l’honneur dans le repos. — Maintenant, Clarence, il est absolument nécessaire — que sur-le-champ Édouard soit déclaré traître, — et que tous ses domaines et ses biens soient confisqués.

clarence.

— Et quoi encore ? que sa succession soit ouverte.

warwick.

— Oui, et certes Clarence en aura sa part.

le roi henry.

— Mais, avant toute autre affaire, — laissez-moi vous supplier, car je ne commande plus, — de faire revenir de France au plus vite — Marguerite, votre reine, et mon fils Édouard ; — car, jusqu’à ce que je les voie, une inquiétude