Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 13.djvu/288

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
284
HENRY VI.

pleine de doutes — éclipse à demi la joie de ma délivrance.

clarence.

— Cela sera fait au plus vite, mon suzerain.

le roi henry.

— Milord de Somerset, quel est ce jouvenceau — pour qui vous semblez avoir une si tendre sollicitude ?

somerset.

— Mon suzerain, c’est le jeune Henry, comte de Richmond.

le roi henry.

— Viens ici, espoir de l’Angleterre.

Il met la main sur la tête de Richmond.

Si c’est bien la vérité — que de mystérieuses puissances suggèrent à ma pensée prophétique, — ce charmant garçon fera la félicité de notre pays. — Son regard est plein d’une majesté paisible, — sa tête a été formée par la nature pour porter une couronne, — sa main pour brandir un sceptre, et lui-même — est appelé à orner un jour le trône des rois. — Rendez-lui hommage, milords, car il est prédestiné à vous faire plus de bien que je ne vous ai fait de mal.


Entre un Messager.
warwick.

— Quelle nouvelle, mon ami ?

le messager.

— Édouard s’est échappé de chez votre frère, — et s’est enfui, m’a-t-on dit depuis, en Bourgogne.

warwick.

— Désagréable nouvelle ! Mais comment s’est faite son évasion ?

le messager.

— Il a été emmené par Richard, duc de Glocester, — et lord Hastings, qui l’attendaient — dans une secrète embuscade sur la lisière de la forêt, — et qui l’ont enlevé aux