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HENRY VI.

au dehors), — à te punir de m’avoir si criminellement égaré. — Sur ce, fier Warwick, je te défie, — et je tourne vers mon frère mon visage rougissant. — Pardonne-moi, Édouard, je veux faire amende honorable ; — et toi, Richard, ne regarde plus mes fautes avec colère, — car désormais je ne serai plus inconstant.

le roi édouard.

— Sois le bienvenu : nous t’aimons dix fois plus — que si tu n’avais jamais mérité notre haine.

richard.

— Bienvenu, bon Clarence ; c’est agir en frère !

warwick.

— Ô traître éhonté ! déloyal parjure !

le roi édouard.

— Eh bien, Warwick, veux-tu quitter la ville et combattre ? — Ou faudra-t-il que nous fassions voler les pierres à tes oreilles ?

warwick.

— Pardieu, je ne m’enferme pas ici pour me défendre. — Je vais me porter de ce pas sur Barnet, — et t’offrir le combat, Édouard, si tu oses l’accepter.

le roi édouard.

— Oui, Warwick, Édouard l’accepte, et va marcher en avant. — Milords, au champ de bataille ! Saint George et victoire !

Ils sortent.

SCÈNE XXII.
[Un champ de bataille près de Barnef.]
Fanfare d’alarme. Mouvement de troupes. Entre le roi Édouard, apportant Warwick blessé.
le roi édouard.

— Ainsi, couche-toi là : meurs, et meure notre effroi ! — Car Warwick était un épouvantail qui nous effrayait