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SCÈNE XXVI.

SCÈNE XXVI.
[Londres. Le palais de Westminster.]
On aperçoit le roi Édouard assis sur son trône ; près de lui la reine Élisabeth, portant le prince enfant ; Clarence, Richard, Hastings et autres.
le roi édouard.

— Une fois encore, nous voilà assis sur le trône royal d’Angleterre, — racheté avec le sang de nos ennemis. — Que de vaillants adversaires, ainsi que des épis d’automne, — nous avons moissonnés au faîte de leur orgueil ! — Trois ducs de Somerset, champions triplement illustres — pour leur intrépide hardiesse ; — deux Clifford, le père et le fils, — et deux Northumberland : jamais deux guerriers plus braves — n’éperonnèrent leurs coursiers au son de la trompette ; — et avec eux, ces deux ours vaillants, Warwick et Montague, — qui liaient à leurs chaînes le lion royal, — et faisaient trembler la forêt de leurs rugissements. — Ainsi nous avons balayé l’inquiétude loin de notre trône, — et nous nous sommes fait un marchepied de sécurité. — Approche, Bess, que j’embrasse mon enfant. — Jeune Ned, c’est pour toi que tes oncles et moi — nous avons dans nos armures veillé les nuits d’hiver, — et marché tout le jour par les chaleurs brûlantes de l’été : — aussi tu pourras en paix hériter de la couronne, — et recueillir Le fruit de nos labeurs.

richard, à part.

— Je détruirai sa récolte, dès que tu auras la tête dûment couchée ; — car je ne suis pas encore considéré dans le monde. — Cette épaule n’a été constituée si forte que pour soulever un poids ! — et elle en soulèvera un, ou je me romprai l’échine.

Désignant sa tête, puis son bras.