Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 13.djvu/370

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HENRY VIII.

citer — et prouver un fait qui porte atteinte à mon honneur, — à ma fidélité conjugale, à mon amour et à mon respect — pour votre personne sacrée, au nom de Dieu, — chassez-moi ; et que le plus ignominieux opprobre — ferme la porte sur moi, et me livre — aux plus sévères rigueurs de la justice. Écoutez, sire : — le roi votre père passait — pour un prince fort prudent, d’un excellent — jugement et d’une incomparable sagacité ; Ferdinand, — mon père, roi d’Espagne, était reconnu — pour le prince le plus sage qui eût régné en ce pays depuis maintes — années. On ne peut donc pas douter — que dans chaque royaume, pour débattre cette question, — ils n’aient réuni en conseil des hommes éclairés — qui ont jugé notre mariage légal. C’est pourquoi je vous conjure — humblement, sire, de m’épargner jusqu’à ce que j’aie pu — être conseillée par mes amis d’Espagne, dont je vais — implorer l’avis. Sinon, au nom de Dieu, — que votre bon plaisir s’accomplisse !

wolsey.

Vous avez ici, madame, — ces révérends pères, choisis par vous-même, des hommes — d’une intégrité et d’une science rares, — l’élite du pays, qui sont rassemblés — pour plaider votre cause. Il est donc inutile — que vous demandiez l’ajournement d’un arrêt, aussi nécessaire — à votre propre repos qu’à l’apaisement — des inquiétudes du roi.

campéius.

Sa Grâce — a bien parlé, et sagement. Ainsi, madame, — il convient que ce royal procès soit instruit, — et que, sans délai, tous les arguments — soient produits et entendus.

la reine catherine.

Lord cardinal, — c’est à vous que je parle.

wolsey.

Quel est votre bon plaisir, madame ?