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SCÈNE VIII.

vous prie ; — vous reviendrez sur vos pas, quand vous serez rappelé… Que le Seigneur me soit en aide ! — Ils m’exaspèrent. Avancez, je vous prie, je ne veux pas rester ; — non, jamais, — pour cette affaire, je ne reparaîtrai — devant aucune de leurs cours.

La reine sort avec Griffith et le reste de ses gens.
le roi henry.

Va ton chemin, Kate. — S’il y a au monde un homme qui ose soutenir qu’il a — une femme meilleure, qu’il ne soit cru en rien — après un tel mensonge ! Certes, — si tes rares qualités, ta suave douceur, — ta sainte humilité, ta dignité conjugale, — faite d’obéissance et de commandement, si toutes tes vertus — souveraines et religieuses pouvaient parler pour toi, tu serais — la reine des reines de la terre… Elle est née noble, — et elle s’est conduite envers moi d’une manière — digne de sa vraie noblesse.

wolsey.

Très-gracieux sire, — je conjure humblement Votre Altesse — de vouloir bien s’expliquer en présence de tout cet auditoire ; car c’est là même, où m’a accablé l’outrage, — que je dois en être dégagé, si je ne puis obtenir d’ailleurs — une immédiate et entière satisfaction. Est-ce moi, sire, — qui vous ai mis cette affaire en tête ? Ai-je jamais provoqué en vous aucun scrupule qui pût — vous induire à soulever ce débat ?… Ai-je jamais — fait autre chose que remercier Dieu de vous avoir donné — cette royale compagne ? Vous ai-je jamais dit le moindre mot qui pût — être préjudiciable à sa condition actuelle — ou faire tort à sa noble personne ?

le roi henry.

Milord cardinal, — je vous disculpe ; oui, sur mon honneur, — je vous décharge de tout reproche. Vous n’en êtes pas à apprendre — que vous avez beaucoup d’ennemis qui ne savent pas — pourquoi ils le sont, mais qui, comme les