Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 13.djvu/394

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HENRY VIII.

le cours de votre rancune, hommes perfides ; — votre charité chrétienne vous y autorise, et nul doute — que vous n’en soyez un jour dignement récompensés. Ce sceau — que vous me demandez avec une telle violence, le roi, — mon maître et le vôtre, me l’a donné de ses propres mains, — me disant de le garder, avec le pouvoir et les honneurs, — ma vie durant, et, pour me garantir ce don généreux, — il l’a sanctionné par lettres patentes. Maintenant, qui ose le reprendre ?

surrey.

— Le roi, qui l’a donné.

wolsey.

Alors il faut que ce soit lui en personne.

surrey.

— Prêtre, tu es un traître arrogant.

wolsey.

Lord arrogant, tu mens. — Il y a quarante heures, Surrey — se serait brûlé la langue avant d’oser parler ainsi.

surrey.

Ton ambition, — ô vice écarlate, à enlevé à cette terre désolée — le noble Buckingham, mon beau-père. — Les têtes de tous tes confrères cardinaux, — en y joignant la tienne et tout ce que tu as de meilleur, — ne valaient pas un cheveu de lui. La peste de votre politique ! — Vous m’avez envoyé, comme député, en Irlande, — pour m’empêcher de le secourir ; vous avez éloigné du roi tous ceux — qui pouvaient le faire gracier du crime que vous lui imputiez, — tandis que votre bonté grande, dans un mouvement de sainte pitié, — l’absolvait avec une hache !

wolsey.

Ceci, comme tout ce que — ce lord bavard peut mettre à ma charge, — est complètement faux, je le déclare. Le duc a eu, de par la loi, — ce qu’il méritait : combien j’étais