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SCÈNE XII.

Bon Griffith, — fais jouer par les musiciens cet air mélancolique — que j’ai nommé mon glas, tandis qu’assise ainsi je songerai — à la céleste harmonie vers laquelle je vais.

Musique triste et solennelle.
griffith.

— Elle dort… Bonne fille, asseyons-nous tranquillement, — pour ne pas l’éveiller. Doucement, gentille Patience.

la vision.
Entrent, s’avançant solennellement l’une après l’autre, six personne vêtues de rubes blanches, portant sur la tête des guirlandes de laurier, des masques d’or sur la face, des branches de laurier ou des palmes à la main. Elles saluent d’abord la reine, puis dansent. À certains changements de figure, les deux premières tiennent une guirlande suspendue sur sa tête, pendant que les quatre autres lui font un repectueux salut ; alors, les deux qui tenaient la guirlande la passent aux deux suivantes, qui font la même cérémonie aux changements de figure, tenant la guirlande au-dessus de la tête de la reine. Après cela, elles passent la guirlande aux deux dernières, qui font la même cérémonie. Sur quoi, comme par inspiration, la reine fait des signes de joie dans son sommeil, et lève les mains vers le ciel. Alors les apparitions s’évanouissent en dansant, emportant la guirlande avec elles. La musique continue.
catherine.

— Esprits de paix, où êtes-vous ? Êtes-vous donc tous partis ? — Et me laissez-vous ainsi derrière vous dans la détresse ?

griffith.

— Madame, nous sommes ici.

catherine.

Ce n’est pas vous que j’appelle. — Est-ce que vous n’avez vu entrer aucune personne, depuis que je me suis endormie ?

griffith.

Personne, madame.