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NOTES.

(27) Au lieu des cinq derniers vers, le texte de 1595 fait dire ceci à Iden :

iden.

— Ô mon épée ! je veux l’honorer pour cela : tu seras suspendue — dans ma chambre, comme un monument pour les âges à venir, — en mémoire de ce grand service que tu m’as rendu.

À propos de cette correction, Malone remarque que « l’idée de laisser sur l’épée d’Iden les taches du sang de Cade et de comparer ces tâches à un blason héraldique, trahit sur-le-champ l’imagination de Shakespeare. »

(28) Dans le drame primitif, cet aparté d’York était tout différent. Buckingham lui ayant rappelé qu’il était, comme lui, un simple sujet, le duc se disait à lui-même :

Un sujet comme lui ! — Oh ! combien je déteste ces termes abjects et humiliants ! — Mais, York, dissimule, jusqu’à ce que tu aies rejoint tes fils, — qui déjà sous les armes attendent l’apparition de leur père ; — et je sais qu’ils ne peuvent pas être loin.

(29) Le drame original décrivait ainsi la tête de Cade :

le roi henry, à Iden.

— Oh ! laisse-moi voir la tête qui, vivante, — a causé de si cruels tourments à mon royaume et à moi : — ce visage farouche, ces mèches de cheveux noirs comme le charbon, — ces rides profondes dans ce front renfrogné — expliquent bien l’humeur martiale de sa vie.

(30) Extrait de la pièce originale :

york.

— Maintenant que nous sommes seuls et face à face, Clifford, — que ce jour soit pour l’un de nous le jour suprême ! — Car mon cœur a voué une immortelle haine à toi et à toute la maison de Lancastre.

clifford.

— Et moi je m’arrête ici et je t’attends de pied ferme, — jurant de ne pas bouger, que l’un de nous ne soit tué. — Car jamais mon cœur n’aura de repos, — que je n’aie ruiné l’odieuse maison d’York.

Fanfare d’alarme. Ils se battent, et York tue Clifford.
york.

— Maintenant, Lancastre, tiens-toi bien : tes forces fléchissent. — Viens, lâche Henry, viens, en rampant sur ta face, faire hommage de ta couronne au prince d’York.

Il sort.