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SCÈNE III.

sans force — qu’York est l’homme le plus indigne de l’être.

york.

— Je te dirai, Suffolk, pourquoi j’en suis indigne. — C’est d’abord parce que je ne sais pas flatter ton orgueil ; — ensuite, si je suis désigné pour ce poste, — milord de Somerset me laissera là — sans ressources, sans argent ni munitions, — jusqu’à ce que la France soit retombée aux mains du Dauphin. — La dernière fois, son caprice m’a fait faire antichambre, — jusqu’à ce que Paris fût assiégé, affamé et perdu (7).

warwick.

— Je puis en témoigner ; jamais traître à son pays — ne commit une action plus noire.

suffolk.

— Tais-toi, insolent Warwick.

warwick.

— Image de l’orgueil, pourquoi me tairais-je ?


Entrent les domestiques de Suffolk amenant Horner et Pierre.
suffolk.

— Parce que voici un homme accusé de trahison. — Dieu veuille que le duc d’York se justifie !

york.

— Est-ce qu’on accuse York d’être un traître ?

le roi henry.

— Que veux-tu dire Suffolk ? Parle : qui sont ces hommes ?

suffolk.

— Sous le bon plaisir de Votre Majesté, voilà l’homme — qui accuse son maître de haute trahison. — Celui-ci a dit que Richard, duc d’York, — était le légitime héritier de la couronne d’Angleterre, — et que Votre Majesté était un usurpateur.