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LES JOYEUSES ÉPOUSES DE WINDSOR.

rasse ; si vous voulez m’aider à le porter, sir John, prenez le tout ou la moitié, pour me soulager du fardeau.

falstaff.

Monsieur, je ne sais comment je puis mériter d’être votre porteur.

gué.

Je vais vous le dire, monsieur, si vous voulez bien m’écouter.

falstaff.

Parlez, cher maître Fontaine, je serai bien aise de vous servir.

gué.

Monsieur, je sais que vous êtes un homme éclairé… Je serai bref… Et vous m’êtes connu depuis longtemps, bien que je n’aie jamais eu l’occasion, désirée par moi, d’entrer en relations avec vous. J’ai à vous faire une révélation qui doit mettre à nu ma propre imperfection ; mais, bon sir John, en m’écoutant parler, si vous avez un œil fixé sur mes folies, arrêtez l’autre sur le registre des vôtres. Peut-être ainsi m’adresserez-vous de moins sévères reproches, reconnaissant par vous-même combien il est aisé de faillir ainsi.

falstaff.

Fort bien, monsieur, poursuivez.

gué.

Il y a une dame dans cette ville… Son mari s’appelle Gué.

falstaff.

Bien, monsieur.

gué.

Je l’aime depuis longtemps, et je vous proteste que j’ai beaucoup fait pour elle ; je l’ai suivie avec toute l’assiduité la plus passionnée ; j’ai saisi tous les moments