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LES JOYEUSES ÉPOUSES DE WINDSOR.

robin.

Sir John Falstaff.

gué.

Sir John Falstaff !

mstress page.

Lui-même, lui-même ! Je ne puis jamais attraper son nom… Il y a une telle camaraderie entre mon bonhomme et lui !… Votre femme est-elle chez elle, vraiment ?

gué.

Vraiment, elle y est.

mistress page, saluant.

Avec votre permission, monsieur. Je suis malade tant que je ne la vois pas.

Sortent mistress Page et Robin.
gué.

Page a-t-il sa tête ? a-t-il ses yeux ? a-t-il son bon sens ? Sûrement, tout cela dort ; il n’en a plus l’usage. Mais ce garçon porterait une lettre à vingt milles, aussi facilement qu’un canon toucherait but à deux cent cinquante pas. Page se prête aux inclinations de sa femme ; il donne à ses folies le concours et l’occasion, et la voilà qui va chez ma femme avec le page de Falstaff ! Tout homme entendrait cet orage-là chanter dans le vent… Avec le page de Falstaff !… Beau complot !… C’est arrangé ; nos femmes révoltées vont se damner ensemble. Bon ! Je le surprendrai, je torturerai ma femme, j’arracherai à l’hypocrite mistress Page son voile de chasteté empruntée, je dénoncerai Page lui-même pour un Actéon complaisant et volontaire ; et à ces mesures violentes tous mes voisins applaudiront.

L’horloge sonne.

L’horloge me donne le signal, et ma conviction me presse de faire les perquisitions. Je trouverai Falstaff