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LES JOYEUSES ÉPOUSES DE WINDSOR.

endormi ? Maître Gué, éveillez-vous ; éveillez-vous, maître Gué ; il y a un accroc à votre plus belle cotte, maître Gué. Voilà ce que c’est que d’être marié ! Voilà ce que c’est que d’avoir du linge et des paniers à lessive !… Soit, je veux me proclamer ce que je suis. Je vais enfin surprendre le paillard ; il est chez moi, il ne peut m’échapper ; c’est impossible. Il ne peut pas se fourrer dans une bourse d’un sou, ni dans une poivrière ; mais, de peur que le diable qui le guide ne l’assiste, je veux fouiller les plus impossibles endroits. Bien que je ne puisse éviter mon sort, un sort qui m’est odieux ne me trouvera pas docile. Si j’ai des cornes à me rendre furieux, j’entends justifier le porverbe : Je serai furieux comme une bête à cornes.

SCÈNE XII.
[Une avenue.]
Entrent mistress Page, mistress Quickly, et William.
mistress page.

Crois-tu qu’il soit déjà chez maître Gué ?

mistress quickly.

Pour sûr, il y est déjà, où il y sera dans un moment ; mais il est fièrement en colère d’avoir été ainsi jeté à l’eau. Mistress Gué vous prie de venir immédiatement.

mistress page.

Je serai chez elle tout à l’heure ; il faut d’abord que je mène mon petit homme à l’école. Tenez, voici justement son maître qui vient ; c’est jour de congé, je le vois.

Entre sir Hugh Evans.

Eh bien, sir Hugh ? Pas d’école aujourd’hui ?

evans.

Non, maître Slender a obtenu pour les enfants la permission déjouer.