Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 14.djvu/181

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
177
SCÈNE XVI.

mon affection, — autant qu’il lui est permis personnellement de le faire, — et que je puis le désirer. J’ai une lettre d’elle — dont le contenu vous émerveillera ; — il y a une plaisanterie si bien mêlée à mon secret — que je ne puis révéler l’un — sans expliquer l’autre. Le gros Falstaff — doit jouer un grand rôle ; les détails de la farce, je vous les montrerai ici tout au long.

Il lui montre une lettre.

Écoutez, mon bon hôte. — Cette nuit, entre minuit et une heure, au chêne de Herne, — ma bien-aimée Nanette doit représenter la reine des fées. — Pourquoi ? Vous le verrez ici.

Il montre la lettre.

Sous ce déguisement, — tandis que les autres seront dans toute l’ardeur de leurs plaisanteries, — son père lui a commandé de s’esquiver — avec Slender, et d’aller avec lui à Éton — pour se marier immédiatement : elle a consenti. — D’un autre côté, — sa mère, fortement opposée à cette union, — et entêtée du docteur Caïus, a décidé — que celui-ci enlèverait Anne, pendant que les autres seraient préoccupés de leur jeu, — et l’épouserait aussitôt au Doyenné, — où un prêtre attend. Anne, feignant de se prêter — à ce complot de sa mère, a également — donné sa promesse au docteur. Maintenant, voici l’état des choses. — Son père veut qu’elle soit tout en blanc, — et que sous ce costume, au moment favorable — où Slender la prendra par la main et lui dira de partir, — elle parte avec lui. — Sa mère entend, — pour mieux la désigner au docteur — (car tous doivent être masqués et travestis), — qu’elle soit parée de vert, qu’elle ait une robe flottante, — avec des rubans épars chatoyant tout autour de sa tête ; — et, quand le docteur verra l’occasion propice, — il devra lui pincer la main, et à ce signal, — la jeune fille a consenti à partir avec lui.