Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 14.djvu/188

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
184
LES JOYEUSES ÉPOUSES DE WINDSOR.

où le feu ne sera pas couvert, l’âtre pas balayé, — tu pinceras les servantes et leur feras des bleus foncés comme la myrtille. — Notre reine radieuse hait les salauds et la saleté.

falstaff.

— Ce sont des fées, quiconque leur parle est mort ; — je vais fermer les yeux et me coucher à terre. Nul être humain ne doit voir leurs œuvres.

Il s’étend la face contre terre.
evans.

— Où est Pède ?… Allez, vous, et quand vous trouverez une fille — qui, avant de dormir, ait dit trois fois ses prières, charmez en elle les organes de la rêverie, — et quelle dorme du sommeil profond de l’insouciante enfance. — Mais ceux qui s’endorment sans songer à leurs péchés, — pincez-leur les pras, les jambes, le dos, les épaules, les côtes et les mollets.

la reine des fées.

À l’œuvre ! à l’œuvre ! — Fouillez le château de Windsor, elfes, au dedans et au dehors ; — semez la bonne chance, lutins, dans chacune de ses salles sacrées ; — que jusqu’au jugement dernier il reste debout, — dans la plénitude de sa majesté ; — que toujours le château soit digne du châtelain, le châtelain du château ! — Ayez soin de frotter les fauteuils de l’ordre — avec le suc embaumé des fleurs les plus rares : — que chacune de ces belles stalles, chaque écu, chaque cimier, — soient à jamais ornés d’un blason loyal ! — Et vous, fées des prairies, chantez pendant la nuit — en formant un rond pareil au cercle de la Jarretière ; — que sous la trace de vos pas la verdure naisse — plus épaisse et plus fraîche que dans tous les autres prés ; — puis écrivez Honni soit qui mal y pense — en touffes émeraude, en fleurs pourpres, bleues et blanches, — éclatantes comme les saphirs, les perles et les riches broderies, — bouclés au-dessous des genoux flé-