reçu de lui la chaîne, — après avoir juré que non sur la place du marché ; — sur quoi, j’ai tiré l’épée contre vous, — et puis vous vous êtes réfugié dans cette abbaye-ci, — dont vous n’avez pu sortir, je crois, que par miracle.
— Je ne suis jamais entré dans l’enceinte de cette abbaye — et jamais tu n’as tiré l’épée contre moi ; — je n’ai jamais vu la chaîne, j’en atteste le ciel ; — et tout ce que vous m’imputez est faux.
— Que d’inextricables dépositions ! — Je crois que vous avez tous bu à la coupe de Circé. — Si vous l’aviez vu entrer là, il serait encore là ; — s’il était fou, il ne plaiderait pas avec tant de sang-froid.
— Vous dites qu’il a diné chez lui ; cet orfèvre — le nie.
Maraud, que dites-vous ?
— Monsieur, il a dîné avec celle-là au Porc-Èpic.
— En effet ; et il m’a enlevé du doigt cet anneau.
— C’est vrai, mon suzerain ; cet anneau-là, je l’ai eu d’elle.
— L’as-tu vu entrer à l’abbaye, là ?
— Aussi sûr, mon suzerain, que je vois Votre Grâce.
— Ah ! ceci est étrange… Qu’on aille chercher l’abbesse, — je crois que vous avez tous la berlue, ou que vous êtes tous complètement fous.