J’obéis, madame.
— Je ne sais plus ce que je fais ; et je crains de m’apercevoir — que mes yeux ont trop fasciné mon imagination. — Destinée, montre ta force ; nous ne nous possédons pas nous-mêmes ; — ce qui est décrété doit être ; en bien, soit.
Vous ne voulez pas rester plus longtemps ? Et vous ne voulez pas que j’aille avec vous ?
Non, je vous en prie ; mon étoile jette sur moi une lueur sombre. La malignité de ma destinée pourrait peut-être attaquer la vôtre. Je vous conjure donc de me laisser seul porter mes malheurs : ce serait mal récompenser votre amitié que de les faire peser sur vous en partie.
Laissez-moi du moins savoir où vous vous rendez.
Non, ma foi ; mon itinéraire est la pure extravagance. Mais je remarque en vous ce tact exquis de la délicatesse ; vous ne voulez pas m’arracher ce que je veux garder pour moi ; et je n’en suis que plus impérieusement entraîné à m’ouvrira vous. Sachez donc, Antonio, que je m’appelle Sébastien, bien que je prenne le nom de Roderigo. Mon père était ce Sébastien de Messaline dont vous avez, je