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SCÈNE XIV.

maria.

Mais maintenant suivons-le, de peur que la malice ne s’évente et ne se gâte.

fabien.

Mais nous le rendrons fou tout de bon.

maria.

La maison n’en sera que plus tranquille.

sir tobie.

Venez, nous allons le mettre dans une chambre noire, et l’attacher. Ma nièce est déjà persuadée qu’il est fou ; nous pourrons ainsi prolonger la plaisanterie, pour notre récréation et pour sa pénitence, jusqu’à ce que notre amusement même, hors d’haleine, nous engage à avoir pitié de lui ; alors nous produirons toute la malice à la barre, et nous te proclamerons le suprême médecin des fous. Mais voyez, mais voyez.

Entre sir André Aguecheek.
fabien.

Surcroît de divertissement pour un premier mai !

sir andré.

Voici le cartel, lisez-le ; je vous garantis qu’il y a dedans du vinaigre et du poivre.

fabien.

Est-ce donc si piquant ?

sir andré.

Oui, certes, j’en réponds ; lisez seulement.

sir tobie.

Donnez.

Il lit.

Jeune homme, qui que tu sois, tu n’es qu’un ladre et qu’un drôle.

fabien.

Bon, vaillant !