Non, monsieur ; son indignation dérive d’une injure très-formelle ; ainsi marchez, et faites-lui satisfaction. Vous ne retournerez pas à la maison, sans du moins tenter avec moi l’épreuve que vous pourriez tout aussi sûrement affronter avec lui. Ainsi, marchez, ou mettez à nu votre épée ; car il faut, de toute manière, que vous vous battiez, ou que vous renonciez à porter une lame au côté.
Ceci est aussi incivil qu’étrange. Je vous en prie, rendez-moi le courtois service de demander au chevalier quelle est mon offense envers lui ; ce ne peut être de ma part qu’un acte d’inadvertance, nullement de ma volonté.
Je le veux bien, Signor Fabien, restez près de ce gentilhomme jusqu’à mon retour.
Dites-moi, monsieur, avez-vous connaissance de cette affaire ?
Je sais que le chevalier est furieux à mort contre vous ; mais rien de plus.
Quelle espèce d’homme est-ce, je vous prie ?
À le juger par sa mine, vous ne devineriez pas en lui le prodigieux personnage que vous reconnaîtrez sans doute à l’épreuve de sa valeur. C’est vraiment, monsieur, le plus adroit, le plus sanglant, le plus fatal adversaire que vous puissiez trouver dans toute l’Illyrie. Voulez-vous venir à sa rencontre ? Je ferai votre paix avec lui, si je peux.