Morbleu, je saurai mener ton cheval aussi aisément que toi.
J’ai son cheval pour arranger la querelle ; je lui ai persuadé que le jouvenceau est un diable.
Celui-ci a de lui une idée aussi effroyable ; il est haletant et pâle, comme s’il avait un ours à ses talons.
Il n’y a pas de remède, monsieur ; il veut se battre avec vous pour l’honneur de son serment ; en effet, il a réfléchi plus mûrement à la querelle, et il trouve à présent que, ce n’est plus la peine d’en parler ; dégainez donc pour l’acquit de sa parole ; il proteste qu’il ne vous fera pas de mal.
Que Dieu me protège ! Pour un rien je leur dirais de combien il s’en faut que je sois un homme.
Rompez, si vous le voyez furieux.
Allons, sir André, il n’y a pas de remède ; ce gentilhomme veut, pour son honneur, faire une botte avec vous ; il ne peut s’en dispenser, en vertu des lois du duel ; mais il m’a promis, sur sa foi de gentilhomme et de soldat, de ne pas vous faire de mal. Allons ! en garde !
Dieu veuille qu’il tienne son engagement !
Je vous assure que c’est contre ma volonté !