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LE SOIR DES ROIS ou CE QUE VOUS VOUDREZ.

feste.

Oh ! il est ivre, sir Tobie, depuis une heure ; ses prunelles étaient déjà allumées à huit heures du matin.

sir tobie.

Alors ! c’est un coquin. Après un menuet et une pavane, ce que je hais le plus, c’est un coquin ivre.

olivia.

Qu’on l’emmène. Qui est-ce qui les as mis dans ce déplorable état ?

sir andré.

Je vais vous assister, sir Tobie ; nous allons être pansés ensemble.

sir tobie.

M’assister ! Tête d’âne, bonnet de fou, faquin, faquin étique, buse !

olivia.

— Qu’on le mette au lit, et qu’on prenne soin de sa blessure !

Sortent Feste, sir Tobie et sir André.
Entre Sébastien.
sébastien, à Olivia.

— Je suis fâché, madame, d’avoir blessé votre parent, — mais, eût-il été le frère de mon sang, — je n’aurais pas pu moins faite par prudence et pour ma sûreté. — Vous me regardez d’un air étrange, et — je vois par là que je vous ai offensée. — Pardonnez-moi, charmante, au nom même des vœux — que nous nous sommes adressés l’un à l’autre, il y a si peu de temps.

le duc, regardant Sébastien et Viola.

— Même visage, même voix, même habillement, et deux personnes ! — Réfraction naturelle qui est et n’est pas !

sébastien.

— Antonio, ô mon cher Antonio, — comme les