Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 14.djvu/410

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
406
LES JOYEUSES ÉPOUSES DE WINDSOR, ETC.

vrez un, donnez-lui son dû ; — et ne le lâchez pas que vous ne l’ayez pincé jusqu’au noir, jusqu’au bleu. Donnez-leur vos instructions, Puck, avant qu’elles partent.

sir hugh.

— Venez ici, Péan, allez aux maisons de la campagne. — et quand vous trouverez une souillon qui se sera couchée — toute la vaisselle sale encore et les chambres non palayées, — pincez-la avec vos ongles longs jusqu’à ce qu’elle crie — et jure de réformer son désordre de ménagère.

une fée.

Je m’engage à exécuter votre volonté.

sir hugh.

— Où est Pead ? allez voir où dorment les hommes de loi — et les sergents aux yeux de renard avec leur masse. — Allez coucher les procureurs dans la rue, — et pincez au visage les sergents pouilleux. — N’épargnez aucun de ceux que vous trouverez au lit, — et ne lâchez que ceux dont le nez sera pleu et rouge.

mistress quickly.

— En route ! partez, conformez-vous à ses intentions, — et qu’aucune de vous ne soit inactive. — Que celles-ci fassent une chose, celles-là une autre ; — que toutes agissent, et agissent bien.

sir hugh.

— Je sens un homme de la terre moyenne.

falstaff.

— Que le ciel me préserve, de cette fée welche !

mistress quickly.

— Que chacune regarde aux alentours, — et si vous découvrez ici quelqu’un, — pour le punir de sa présomptueuse indiscrétion, — n’épargnez ni ses jambes, ni ses bras, ni sa tête, ni sa face.

sir hugh.

— Voyez, par bonheur, j’en aperçois un ; — il a le corps d’un homme et la tête d’un cerf.

falstaff.

— Que Dieu m’accorde sa bonne protection, et je brave tout.

mistress quickly.

— Allez vite, et faites ce que je commande, — et prenez un flambeau dans votre main, — et approchez-le du bout de ses doigts ; — et si vous voyez que cela le blesse, — et que la flamme le fait tressaillir, — alors c’est un mortel. Sachez son nom. — Si son nom commence par un F, — soyez sûr qu’il est rempli de péchés. — À l’œuvre donc, sachez la vérité — sur ce jeune métamorphosé.

sir hugh.

— Donnez-moi un flambeau, et je vais éprouver — s’il est enclin à la luxure.

Ils approchent les flambeaux de ses doigts, et il gesticule.

C’est, ma foi, vrai, il est plein de paillardise et d’iniquité.