Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 14.djvu/412

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
408
LES JOYEUSES ÉPOUSES DE WINDSOR, ETC.

raient rendre, comme suif, — goutte à goutte, toute ma graisse[1]… Des enfants !

sir hugh.

— Oui, ma foi, clos enfants, sir John ! Et j’étais, — moi aussi, une des fées qui ont aidé à vous pincer.

falstaff.

— C’est bon, je suis voire cible ; — vous avez l’avantage sur moi. — Suis-je donc aussi attrapé par un bouc gallois, — par un morceau de fromage rôti.

sir hugh.

— Le beurre est supérieur au fromage, sir John ; — et vous êtes tout beurre, tout beurre.

gué.

— Il y a en outre une petite affaire à régler, sir John ; — vous avez emprunté vingt livres à maître Fontaine, sir John, — et il faudra les rendre à maître Gué, sir John.

mistress gué.

— Non, mon cher mari. Que cela serve à le dédommager. — Abandonnez-lui cette somme, et nous serons tous amis.

gué.

— Soit ! voici ma main ; tout est enfin pardonné.

falstaff.

— Ça m’a coûté cher ! — J’ai été rudement pincé et lavé.

Entre le Docteur.
mistress page.

— Eh bien, maître docteur, vous êtes mon gendre, j’espère.

le docteur.

— Votre gendre ? palsambleu, vous me la baillez belle ! — Palsembleu, zai cru marier mistress Anne, et palsambleu, c’est un putassier de garçon, un zacquot de garçon.

mistress page.

— Comment ! un garçon !

le docteur.

— Oui, palsambleu ! un garçon.

page.

— Va, ne te fâche pas, femme ; je te dirai la vérité ; — ç’a été mon plan de te tromper ainsi ; et, à cette heure, ta fille est mariée — à Maître Slender, et justement le voici qui vient.

Entre Slender.

Eh bien, fils Slender, où est votre mariée ?

  1. Cette pensée se retrouve, légèrement modifiée dans les tenues, à la scène XII de la comédie retouchée.