ACTE IV, SCÈNE II. 163
tenant, Messieurs, accordez vos instruments et allons-y rondement.
Entrent à quelque distance des personnages précédents UN HOTELIER et JULIA en habits de page.
L’HÔTELIER. ■— Qu’est-ce donc, mon jeune hôte ? il me semble que vous avez de Mélancolie 5. Pourquoi cela, je vous prie ?
JULIA. — Parbleu, mon hôte, parce que je n’ai pas de raison d’être gai 6.
L’HÔTELIER. — Venez, nous allons vous rendre gai ; je vais vous conduire à un endroit où vous entendrez de la musique et où. vous verrez ce gentilhomme dont vous m’avez parlé.
JULIA. — Mais l’entendrai-je parler ?
L’HÔTELIER. — Oui, vous l’entendrez.
JULIA. — Ce sera ma vraie musique. (La musique joue.)
L’HÔTELIER. — Écoutez ! Écoutez !
JULIA. — Est-ce qu’il est dans cette société ?
L’HÔTELIER. — Oui ;, mais silence, écoutons-les.
CHANSON.
Quelle est Silvia ? Quelle est-elle,
Pour que tous nos bergers la vantent à l’envi ?
Elle est sainte, belle et sage,
Et de telles grâces le ciel l’orna
Afin qu’elle fût admirée.
Est-elle bonne autant que belle ? Car la bonté vit bien avec la beauté. L’amour s’est adressé à ses yeux Pour y trouver le remède à sa cécité, Et l’y ayant trouvé, il s’y est logé.
Que nos chants disent donc à Silvia Que Silvia est parfaite ; Elle surpasse toutes les créatures Qui habitent cette triste terre. Allons lui porter nos guirlandes.