Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1867, tome 3.djvu/39

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o»2 COMME IL VOUS PLAIRA.

tout aussi bien que d’autres lâches du sexe fort qui en imposent par leur apparence.

CÉLIA. — Comment t’appellerai-je, lorsque tu seras un homme ?

ROSALINDE. — Je ne veux pas porter un moindre nom que celui du propre page de Jupiter ; par conséquent, aie soin de m’appeler Ganymède. Mais toi, comment t’ap pelleras-tu ?

CÉLIA. — D’un nom qui ait rapport à ma situation ; je ne suis plus Célia, mais Aliéna. 6.

ROSALINDE. — Mais cousine, si nous essayions de faire évader le fou de la cour de votre père ? ne nous serait-il pas un aide dans notre voyage ?

CÉLIA. — Il irait à travers le monde entier avec moi : laisse-moi me charger seule du soin de le séduire ? Sortons, allons réunir nos bijoux et nos bourses ; convenons du moment le plus propice et du plus sûr moyen de nous dérober aux poursuites qui seront faites après mon évasion. Maintenant, partons joyeuses non pour l’exil, mais pour la liberté. (Elles sortent.)

ACTE II.

SCÈNE PREMIÈRE.

— La forêt des -Ardennes.

Entrent LE VIEUX DUC, AMIENS et d’autres Seigneurs en habits de chasse.

LE VIEUX DUC — Eh bien ! mes camarades et frères d’exil, est-ce que la vieille habitude ne nous a pas rendu