Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1867, tome 3.djvu/401

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Entre MARIA.

Maria. — Quelle musique de chats faites-vous là ? Si Madame n’a pas fait appeler son intendant, Malvolio, et ne lui a pas ordonné de vous mettre à la porte, ne vous fiez jamais plus à moi.

Messire Tobie. — Madame est une sucrée et nous sommes des politiques ; Malvolio est une paillasse et nous sommes les trois joyeux camarades. Est-ce que je ne suis pas son parent ? est-ce que je ne suis pas de son sang ? Traderidera, Madame ! (Il chante.}
Il était un homme qui habitait dans Babylone,

Madame ! Madame !

Le Bouffon. — Mort de ma vie ! le chevalier est en humeur de gaieté admirable.

Messire André. — Oui, il va bien quand il y est disposé, et c’est l’humeur dont je suis aussi ; il a la gaieté plus gracieuse, mais moi je l’ai plus naturelle.

Messire Tobie., chantant :

Oh ! le douzième jour de décembre….

Maria. — La paix, pour l’amour de Dieu !

Entre Malvolio.

Malvolio. — Messieurs, êtes-vous fous ? on bien qu’est-ce que vous êtes ? Vous n’avez donc ni bon sens, ni manières, ni honnêteté, pour venir brailler comme des chaudronniers, à cette heure de la nuit ? Prenez-vous la maison de Madame pour un cabaret, que vous venez miauler vos chansons de savetiers, sans prendre aucunement garde de ne pas chanter trop haut et sans avoir honte qu’on vous entende ? Vous n’avez donc égard ni à cette maison, ni aux personnes qui l’habitent, ni au temps de la nuit qu’il est ?

Messire Tobie. — Nous avons eu égard, aux temps dans notre chanson, Monsieur. Allez au diable.

Malvolio. — Messire Tobie, j’irai rondement avec vous. Madame m’ordonne de vous dire que quoiqu’elle vous héberge comme son parent, elle n’est en rien alliée à vos