Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1867, tome 3.djvu/424

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grande pour servir de draps au lit de la ville de Ware en Angleterre : allons, à l’œuvre. Mets du fiel dans ton encre ; quoique tu écrives avec une plume d’oie, cela ne fait rien ; à l’œuvre.

Messire André. — Où vous retrouverai-je ?

Messire Tobie. — Nous te ferons appeler au Cubiculo ; va. (Sort Messire André.)

Fabien. — Voilà un bout d’homme qui vous est cher, Messire Tobie.

Messihe Tobie. — C’est moi qui lui ai été cher pour quelques deux mille cens ou approchant, mon garçon.

Fabien. — Nous allons avoir de lui une rare lettre ; mais vous ne la remettrez pas, n’est-ce pas ?

Messire Tobie. — Si je ne la remets pas, je te permets de ne plus avoir confiance en moi ; et je vais de plus exciter, par tous les moyens, le jeune homme à répondre. Je crois que ni bœufs ni cables ne pourront réussir à les mettre aux prises. Quant à André, si on lui ouvre le ventre et qu’on trouve assez de sang dans son foie pour empêtrer le pied d’une mouche, je veux manger le reste de sa carcasse !

Fabien. — Et son adversaire, le jeune homme, ne porte pas non plus sur son visage de bien grands signes de cruauté.

Messire Tobie. — Regarde, voici la plus jeune poulette de la couvée qui vient.

Entre MARIA.

Maria. — Si vous voulez vous faire du bon sang et rire à vous donner des points de côté, suivez-moi. Celle buse de Malvolio est changé en païen, en vrai renégat, car il n’est pas un chrétien espérant être sauvé en croyant la vérité qui puisse croire d’aussi grossières impossibilités. Il est en bas jaunes.

Messire Tobie. — Avec ses jarretières en croix ?

Maria. — De la façon la plus grotesque, comme un pédant qui tient une école dans l’église. Je l’ai suivi d’aussi près que si j’avais voulu l’assassiner. Il obéit de point en