Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1867, tome 3.djvu/431

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Maria. — Non, je vous en réponds, il ne veut pas entendre parler des choses de Dieu.

Malvolio. — Allez vous faire pendre tous ! vous êtes des êtres vides et légers ; je ne suis pas de votre acabit : vous en saurez davantage plus tard. (Il sort.)

Messire Tobie. — Est-ce possible ?

Fabien. — Si la chose était représentée maintenant sur un théâtre, je la condamnerais comme une fiction improbable.

Messire Tobie. — Son âme toute entière a pris le poison de cette plaisanterie, l’ami.

Maria. — Mais poursuivez-le maintenant, de crainte que la plaisanterie ne prenne froid et ne marche plus.

Fabien. — Ma foi, nous allons le rendre fou pour tout de bon.

Maria. — La maison n’en sera que plus tranquille.

Messire Tobie. — Venez, nous allons le lier et le mettre dans une chambre noire. Ma nièce a déjà la conviction qu’il est fou : nous pouvons pousser la chose pour notre plaisir et sa punition, jusqu’à ce que notre passe-temps étant essoufflé, nous décide à lui faire grâce ; alors nous exposerons la plaisanterie à la barre du tribunal, et nous te couronnerons comme dénicheuse de fous. — Mais voyez, voyez.

Fabien. — Encore des provisions de rire pour une matinée de mai.

Entre Messire ANDRÉ AGUECHEEK.

Messihe André. — Voici le cartel, lisez-le : ie vous réponds que le vinaigre et I » jj°lvre n’y manciuenf nac

Fabien. — Est-il si impertinent ?

Messire André. — Oui, il l’est, je vous en réponds : lisez seulement.

Messire Tobie. — Donnez-le moi. (Il lit.) « Jeune homme, qui que tu sois, tu n’es qu’un méprisable drôle. »

Fabien. — Voilà qui est bon et vaillant.

Messire Tobie, lisant. — « Que ton esprit ne s’étonne ni n’