Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1867, tome 3.djvu/448

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En un clin d’œil,
Comme le vieux Polichinelle,
Pour vous assister dans votre besoin,
Comme le vieux Polichinelle, qui avec un poignard de bois,
Dans sa rage et sa colère,
Crie au diable : ah ! ah !
Comme un garçon toqué
Rogne tes ongles, moutard :
Adieu, bonhomme radoteur. (Il sort.)

Scène III

Le jardin d’Olivia.
Entre SÉBASTIEN.

Sébastien. — Voici bien l’air, voici bien le glorieux soleil : cette perle qu’elle m’a donnée, je la sens et je la vois ; c’est l’extraordinaire qui m’enveloppe, mais non pas la folie. Où est donc Antonio ? je n’ai pas pu le trouver à l’Éléphant ; cependant il y avait été, et on m’a donné cette réponse qu’on croyait qu’il était allé parcourir la ville pour me trouver. Ses conseils me rendraient maintenant d’excellents services, car quoique mon âme dise à mon bon sens que tout ceci peut bien être quelque erreur, mais n’est pas de la folie, cependant cette aventure et cette averse de fortune dépassent tellement toute expérience et tout raisonnement, que je suis prêt à me délier de mes yeux et à disputer avec ma raison qui cherche à me persuader de croire à tout, sauf que je suis fou ou que cette dame est folle ; car s’il en était ainsi, elle ne pourrait pas gouverner sa maison, commander ses gens, prendre et interrompre ses affaires, et les dépêcher avec la conduite tranquille, discrète, consistante que je lui vois : il y a là dessous quelque illusion. Mais voici la dame qui vient.

Entre OLIVIA avec un Prêtre.

Olivia. — Ne blâmez pas cette précipitation. Si vos intentions