Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1872, tome 9.djvu/126

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fois jouer le, personnage de ménagère. Holà, hé ! Ils sont tous dehors bon, je vais sortir moi-même-pour aller trouver le comte Paris, et le préparer à la journée, de demain : j’ai le cœur étonnamment léger maintenant que cette fillette égarée est rentrée dans le droit sentier. (Ils sortent.)


SCÈNE III

La chambre de JULIETTE.
Entrent JULIETTE et LA NOURRICE.

JULIETTE. — Oui, cette toiletté est celle qui convient, le mieux : — mais, gentille nourrice, je t’en prie, laissemoi seule avec moi-même cette nuit ; car j’ai besoin d’adresser, au ciel bien des oraisons pour l’engager à sourire à ma situation, qui, comme tu le sais, est pénible ; et pleine de péchés.

Entre MADONNA, CAPULET.

MADONNA CAPULET. — Eh bien, êtes-vous encore occupées, eh ? avez-vous besoin de mon aide ?

JULIETTE. — Non, Madame nous avons choisi les objets essentiels qui seront convenables pour notre toilette de demain : s’il vous plaît, veuillez maintenant me laisser seule, et emmenez-la nourrice coucher dans votre chambre cette nuit ; car, j’en suis sûre, vous avez plein les mains de choses à faire, dans ce ; si soudain événement.

MADONNA CAPULET. — Bonne nuit ! mets-toi au lit, et repose-toi, car m en as besoin. (Sortent Madonna Capalet et la Nourrice.)

JULIETTE. — Adieu ! — Dieu sait quand nous nous reverrons. Il court dans mes veines un petit frisson de Crainte, qui glace presque en moi la chaleur de la vie : je vais les rappeler afin de me rassurer. — Nourrice !mais que ferait-elle ici ? il faut absolument que je joue seule ma scène lugubre. — Viens, fiole. — Mais quoi, si ce breuvage n’agissait pas du tout ? serai-je donc mariée