Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1872, tome 9.djvu/134

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PIERRE. — Joli aussi ! et vous, que dites-vous, Jacques du Son ?

TROISIÈME MUSICIEN. — Ma foi, je ne sais quoi dire.

PIERRE. — Oh, je vous demande pardon ; vous êtes le chanteur : je parlerai pour vous. Voici : — la musique a un son d’argent, parce que des gaillards tels que vous ont rarement de l’or pour jouer :

Alors la musique avec ses sons d’argent
Nous relève avec un prompt secours.
(Il sort en chantant.)

PREMIER MUSICIEN. — Quel drôle infect cela fait !

DEUXIÈME MUSICIEN. — Pendu soit-il, le Pierrot ! Venez, nous allons rentrer : attendons les pleureurs, et restons pour le dîner. (Ils sortent.)



ACTE V.

SCÈNE PREMIÈRE.

MANTOUE. — Une rue.
Entre ROMÉO.

ROMÉO. — Si je puis croire que les yeux du sommeil voient juste, mes rêves me présagent que quelque joyeux événement est proche. Le maître de mon cœur (a) est gaiement assis sur son trône, et, tout aujourd’hui, un entrain inaccoutumé n’a cessé, de me soulever de terre

(a) Le maître de mon cœur, c’est-à-dire l’amour.