Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1872, tome 9.djvu/144

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rouille-toi là, et permets-moi de mourir. (Elle tombe sur le corps de Roméo, et meurt.)

Entre LA GARDE avec LE PAGE DE PARIS.

LE PAGE. — Voici la place ; là, où la torche brûle.

PREMIER GARDE. — La place est sanglante ; cherchez dans tout le cimetière ; allez, quelques-uns d’entre vous, et arrêtez tous ceux que vous trouverez. (Sortent quelques hommes de la garde.) Quel spectacle lamentable ! là gît le comte assassiné ; et Juliette qui saigne ; Juliette qui depuis deux jours était enterrée, elle est chaude et nouvellement morte. Allez, avertisses, le prince, courez chez les Capulets, réveillez les Montaigus, que d’autres fassent les recherches. (Sortent quelques hommes de la garde.) Nous voyons, bien le terrain où les victimes de ces malheurs sont étendues ; mais quant au terrain moral d’où sont sortis tous ces lamentables malheurs, nous ne pouvons le découvrir sans témoignages.

Rentrent quelques hommes de la garde avec BALTHAZAR.

SECOND GARDE. — Voici le valet de Roméo ; nous l’avons trouvé dans le cimetière.

PREMIER GARDE. — Tenez-le en sûreté jusqu’à ce que le prince soit arrivé.

Rentrent d’autres hommes de la garde avec LE FRÈRE LAURENT.

TROISIÈME GARDE. — Voici un frère qui tremblé, soupire, et pleuré : nous lui avons pris cette pioche et ce levier qu’il portait avec lui, comme il sortait de ce côté du cimetière.

PREMIER GARDE. — Grave incrimination : gardez aussi le frère.

Entrent LE PRINCE et les gens de sa suite.

LE PRINCE. — Quel est le malheur levé de si bonne heure qui tire notre personne de notre repos du matin ?