Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1872, tome 9.djvu/159

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

17. Il est assez difficile de savoir ce que veut dire ici la nourrice, puisque Roméo, ainsi qu’elle vient de le faire remarquer, commence comme romarin par une R. Un commentateur contemporain, homme de beaucoup de talent, M. Gerald Massey, fils d’un pauvre batelier et simple ouvrier élevé par ses propres efforts, a émis à ce sujet une opinion ingénieuse, trop ingénieuse peut-être. Il suppose que ce passage est une allusion au patron bien-aimé de Shakespeare, le comte de Sonthampton, dont le nom de famille, Wriothesley, se prononce comme Riothesley, sans faire sentir le double W, et commence cependant par une autre lettre que R.

ACTE III.

1. Le commentateur de l’édition Peter et Galpin cite au sujet de ce passage ces fort singulières et fort curieuses lignes extraites d’un vieux livre de Sir Thomas Smith : la Société d’Angleterre, 1583. « Et communément chaque année, ou chaque deux années, au commencement de l’été, ou plus tard (car dans la chaude saison le peuple est pour la plus grande partie indiscipliné), même dans les temps calmes de paix le roi avec son conseil choisit, etc., etc. »

2. En Italie les funérailles suivaient immédiatement la mort, et c’est à cette coutume que le pauvre Mercutio fait allusion, lorsqu’il dit qu’où le trouvera le jour suivant sérieux comme un cimetière.

3. Qui combat selon, le livre de l’arithmétique. Allusion à l’habitude qu’ont les maîtres d’escrime de compter les mouvements lorsqu’ils donnent leçon. Une, deux ; une deux ; trois, touché. »

4. Why should you fall in so deep an O ; tel est le texte. Cette lettre O joue décidément un rôle important et multiple dans Shakespeare ; nous l’avons déjà rencontrée trois fois, dans le Songe d’une nuit d’été, Henri V, Antoine et Cléopâtre, pour désigner un objet de forme ronde ; les étoiles, un cirque, le globe de la terre. Ici la nourrice l’emploie pour exprimer une chose toute morale ; l’extrême abattement, l’extrême prostration, l’extrême douleur, tous états d’âme qui s’expriment et se résument en effet par l’exclamation O.

5. Steevens fait su sujet de ce passage l’observation suivante : « Pour comprendre cette allusion, il faut se rappeler que les anciens soldats anglais se servaient de fusils dont les chiens étaient à mèches au lieu de fusils avec des chiens garnis de pierres comme à présent ils étaient donc obligés de porter une mèche allumée à leur ceinture très-près de la bouteille de bois où leur poudre était contenue. » Nous voilà bien loin des modernes engins de destruction, et cette fois nous ne pouvons dire que tout se répète sous le soleil.

6. Encore un exemple de la minutieuse connaissance que possédait Shakespeare des détails qui intéressaient les sujets qu’il traitait. On a remarqué que le rossignol avait l’habitude de chanter plusieurs semaines de suite sur le même arbre, et que dans les régions du sud, le grenadier était un de ses arbres préférés.