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ROMÉO ET JULIETTE

TROISIÈME et QUATRIÈME VALETS. — Voilà, l’ami, voila !

PREMIER VALET. — On vous demande, on vous appelle, on vous réclame, et on vous cherche, dans la grande chambre.

TROISIÈME et QUATRIÈME VALETS. — Nous ne pouvons pas être ici et là en même temps.

SECOND VALET. — Allons, vivement, mes garçons, de l’entrain, et le dernier vivant héritera des autres. (Ils se retirent.)

Entrent CAPULET, SES CONVIVES et LES MASQUES.

CAPULET. — Soyez les bienvenus, Messires ! les Dames dont les pieds ne sont pas affligés de cors veulent faire un tour de danse avec vous. Ali, ah, mes luronnes ! laquelle de vous toutes refusera de danser ? Celle qui fait la mijaurée, vais jurer qu’elle a des cors ; est-ce là vous attraper, eh ? Soyez les bienvenus, Messires I J’ai vu le temps où je savais porter un masque, et chuchoter à l’oreille d’une belle Dame une histoire qui pouvait lui plaire ; ce temps est passé, il est passé, il est passé : vous êtes les bienvenus, Messires ! — Allons, musiciens, jouez. — Place ! place ! laissez le plancher libre, et trémoussez-vous, jeunes Demoiselles. (La musique joue et les danses commencent.) Encore plus de lumières, faquins, et enlevez ces tables25 ; éteignez le feu, la salle est maintenant trop chaude. —Eh, maraud, ce divertissement improvisé marche bien. Allons, allons, asseyez-vous, asseyez-vous, mon bon cousin Capulet, car vous et moi, nous avons passé nos jours de danse : combien y a-t-il de temps que vous et moi n’avons pris part à une-mascarade ?

SECOND CAPULET. — Par notre Dame, il va trente ans.

CAPULET. — Comment ça, mon homme ! il n’y a pas autant, il n’y a pas autant : c’est depuis la noce de Lucentio, et il y aura vingt-cinq ans, vienne la Pentecôte aussi vite qu’elle voudra, et nous nous sommes masqués à cette occasion.

SECOND CAPULET. — Il y a davantage, il y a davan-