Page:Shakespeare - Un songe de nuit d’été, trad. Spaak, 1919.djvu/64

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COING

Peut-être ?… C’est la vôtre !… Oh, comme je te plains,
Pauvre Culasse !… Ensorcelé !… Que c’est malin !

Il se sauve.
CULASSE

Pauvre Culasse !… Ensorcelé !… Que c’est malin !
Quel tour spirituel ! Vous voulez m’effrayer
En me faisant passer pour un âne !… Essayez !
S’il faut vous détromper, mes amis, je m’en charge !…
Je vais me promener ici, de long en large ;
Et pour vous faire voir que c’est moi l’attrapeur,
Je vais chanter, très haut !… Écoutez si j’ai peur !…

Il chante.

Le merle avec sa sombre jupe,
Et sa chanson maussade,
Le roitelet avec sa huppe,
La grive et sa roulade

TITANIA, s’éveillant.
Quel ange me réveille ?… Et quelle voix limpide
CULASSE, chantant.

La chouette qui n’y voit goutte,
La poule qui va pondre ;
Le coucou gris que l’on écoute
Sans oser lui répondre
Qui s’occupe en effet d’un oiseau si stupide
Qui, quoique vous disiez, répond toujours “coucou !”

TITANIA

Ô doux mortel ! Chanteur splendide,
Chante encor ce chant plein de goût !