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DE PERCY BYSSHE SHELLEY

cérité et d’honneur. Il a été emprisonné pour avoir persisté dans la vérité. Son juge lui a dit pendant son procès que la vérité et le mensonge étaient chose indifférente devant la loi, et que s’il se reconnaissait l’auteur de la publication, il était sans importance que les faits qui y étaient exposés fussent bien ou mal fondés.

Telle est la loi sur les pamphlets, telle est la liberté de la presse.

Voilà assez de quoi réfléchir.

Le droit de refuser votre assentiment à la guerre, le droit de choisir des délégués pour vous représenter dans l’assemblée de la nation, et celui d’opposer librement une force intelligente à toute mesure gouvernementale que vous jugez à propos de désapprouver, et aussi l’impartialité qui devrait servir de règle aux pouvoirs législatif et exécutif dans leur conduite à l’égard de ceux qui professent n’importe quelle religion, voilà assez de sujets pour vos réflexions.

Je désire ardemment la paix et la concorde, — la paix, pour que malgré tous les torts que vous avez pu souffrir, la bienveillance et un esprit de pardon marquent votre conduite envers ceux qui vous ont persécutés, — la concorde, pour qu’il n’y ait pas de divisions entre vous, pour que Protestants et Catholiques s’unissent dans un commun intérêt, et que quels que soient la croyance et les principes de votre compatriote et de votre compagnon de souffrance, vous désiriez servir sa cause en même temps que vous faites prévaloir la vôtre.

Soyez forts, ne vous laissez pas égarer par l’é-