Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 1.djvu/150

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ment, pour épargner des chagrins à l’un, qui, dans un âge avancé, ne pourrait entreprendre un aussi long voyage, et à l’autre, qui ne pourrait supporter l’idée de ma maladie. Il savait que je ne pourrais avoir de soins meilleurs et plus assidus que les siens, et ferme dans l’espérance que je recouvrerais la santé, il ne douta pas que loin de mal agir, il ne fît une très-bonne action vis-à-vis de mes parens.

J’étais réellement très-malade, et rien n’était plus propre à me rendre à la vie que les attentions excessives et continuelles de mon ami. Le monstre, à qui j’avais donné l’existence, était toujours devant mes yeux ; il était sans cesse l’objet de mes discours dans mon