Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 2.djvu/10

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sieurs heures sur l’eau. Tantôt, en déployant les voiles, j’étais poussé par le vent ; tantôt, après avoir ramé jusqu’au milieu du lac, je laissais le bateau suivre son propre cours, en m’abandonnant à mes tristes réflexions. Souvent tout était tranquille autour de moi ; seul, j’étais agité au milieu des scènes belles et majestueuses qui étaient sous mes yeux, et dont le silence n’était interrompu que par le cri des chauves-souris, ou le croassement des grenouilles voisines du rivage ; eh bien ! souvent j’étais tenté de me plonger dans le lac silencieux, pour que les eaux m’engloutissent à jamais avec tous mes malheurs ; mais j’étais retenu en pen-