Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 2.djvu/184

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ce moment à mes tristes réflexions ; mais il fut bientôt troublé par l’approche d’un bel enfant, qui vint, en courant, et avec toute la gaîté de son âge, dans la retraite où je m’étais placé. Tout-à-coup, en le voyant, j’eus la pensée que cette petite créature était sans prévention, et avait vécu trop peu de temps pour avoir horreur de la difformité. Si, donc, je pouvais le prendre, et l’élever comme mon compagnon et mon ami, je ne serais plus solitaire sur cette terre peuplée.

» Cédant à cette pensée, je saisis l’enfant au passage, et le tirai vers moi. À ma vue, il couvrit ses yeux de ses mains, et poussa un cri d’effroi. J’ôtai de