Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 2.djvu/42

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meure pour moi, et la seule que l’homme n’envie point. Je reste dans ces climats glacés, qui me sont plus favorables que l’homme. Si toute l’espèce humaine savait que j’existe, elle ferait comme vous, et s’armerait pour me détruire. Ne dois-je pas haïr, à mon tour, ceux qui m’abhorrent ? Je ne garderai aucune mesure avec mes ennemis. Je suis malheureux, et ils partageront mon malheur. Cependant, il est en votre pouvoir d’adoucir mon sort, et de le délivrer d’un démon, qui, si vous n’y prenez garde, peut devenir si terrible, que, non-seulement vous et votre famille, mais mille autres seront enveloppés dans sa rage.