Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/24

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pénible de mes sentimens, j’éprouvais encore du plaisir. Je m’étendis au fond du bateau, et les yeux fixés sur le ciel azuré et sans nuages, je m’imaginai goûter un repos auquel depuis long-temps j’avais été étranger. Et si telles étaient mes sensations, qui pourra décrire celles de Henry ? Il était, pour ainsi dire, transporté dans un pays de fées, il jouissait d’un bonheur rarement accordé à l’homme. « J’ai vu, disait-il, les plus beaux sites de mon pays ; j’ai visité les lacs de Lucerne et d’Uri, où les montagnes couvertes de neige descendent presque perpendiculairement sur l’eau, projetant une ombre sombre, impénétrable, et qui don-