Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/246

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d’obéir à la prière de mon ami mourant, en donnant la mort à son ennemi, fut alors arrêté par un mélange de curiosité et de compassion. Je m’approchai de cet être effrayant, sans oser lever les yeux sur son visage, dont la laideur était singulièrement repoussante et vraiment extraordinaire. J’essayai de parler, mais les mots s’arrêtaient sur mes lèvres. Le monstre continuait de s’adresser des reproches furieux et incohérens. Enfin j’osai lui parler, dans un moment où sa fureur se calmait. « Ton repentir, lui dis-je, est maintenant superflu. Si tu avais écouté la voix de la conscience, et senti l’aiguillon du remords avant de pousser ta vengeance infernale