Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/71

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mières que j’eusse versées depuis plusieurs mois ; et je résolus de ne pas succomber devant mon ennemi sans une résistance complète.

La nuit s’écoula, et le soleil s’éleva de l’Océan : je fus plus calme, si l’on peut appeler calme celui dont la rage violente se change en un profond désespoir. Je quittai la maison, théâtre horrible de la dispute de la veille, et je me promenai sur le bord de la mer, qui me semblait une barrière insurmontable entre mes semblables et moi. Je formais le désir de pouvoir passer ma vie sur ce rocher stérile, dans l’ennui, mais du moins certain de ne pas être frappé de douleur par quelque catastrophe soudaine. En revenant au milieu