Page:Sheridan - L Ecole de la medisance (Cler).djvu/128

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Joseph. — Donnez-moi ce livre. (Il s’assied. Le domestique feint d’arranger son fauteuil.)


Entre Sir Peter.

Sir Peter. — Voilà, toujours à se perfectionner… Monsieur Surface, monsieur Surface ! (Il lui tape sur l’épaule.)

Joseph. — Oh ! mon cher sir Peter, je vous demande pardon… (Bâillant et jetant son livre.) Je m’étais assoupi sur un livre stupide… Ma foi, je vous suis fort obligé d’être passé me voir. Vous n’êtes pas venu ici, je crois, depuis que j’ai fait arranger cet appartement… Les livres, vous savez, sont ma seule marotte.

Sir Peter. — C’est bien rangé, vraiment… Oui, oui, c’est convenable ; et votre paravent même, vous pouvez en faire une source de science… tout garni qu’il est, si je ne m’abuse, de cartes géographiques. (Il va vers le paravent.)

Joseph. — Oh ! oui, ce paravent m’est très-utile. (Il l’en éloigne.)

Sir Peter. — Certainement, il doit vous être très-utile quand vous avez besoin de trouver quelque chose à la hâte.

Joseph. — Oui, comme lorsque je suis non moins pressé de cacher quelque chose.

Sir Peter. — Voyons, j’ai une petite affaire à vous soumettre…

Joseph. — Qu’attendez-vous ? (Le domestique sort.) Voici une chaise, sir Peter… je suis à vous…