Page:Sheridan - L Ecole de la medisance (Cler).djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Oh ! c’est à ne plus oser la montrer désormais !

Sir Oliver. — Mais, voyons, voyons ; ce n’est pas bien à nous de rire ainsi de vous, mon vieil ami, quoique, sur mon âme, je ne puisse me retenir.

Sir Peter. — Oh ! je vous en prie, ne vous gênez donc pas pour moi : je ne m’en blesse pas du tout ! Je ris moi-même de toute cette affaire. Oui, oui, j’imagine que servir de jouet à toutes ses connaissances est la plus heureuse des situations. Oh ! oui, et puis, un de ces matins, lire dans les journaux des entrefilets sur M. S., lady T. et sir P., voilà aussi un divertissement ! Je suis résolu à quitter Londres demain, et à ne plus avoir dorénavant visage humain devant les yeux. (Il passe.)

Rowley. — N’exagérez rien, sir Peter ; vous pouvez mépriser les railleries des sots… Mais j’aperçois lady Teazle qui se dirige vers la pièce à côté : je suis sûr que vous devez désirer un rapprochement aussi vivement qu’elle-même.

Sir Oliver. — Peut-être ma présence ici l’empêche-t-elle de venir à vous. (Il passe.) Aussi, je laisse le brave Rowley comme médiateur entre vous deux ; mais il faudra qu’il vous conduise tout à l’heure chez M. Surface, où je vais retourner, sinon pour corriger le séducteur, du moins pour découvrir l’hypocrite. (Il sort.)

Sir Peter. — Ah ! je voudrais à mon tour, de tout mon cœur, assister à votre découverte, bien que ce soit un bien triste endroit pour les découvertes… Elle ne vient pas ici, vous voyez, Rowley.