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LES STOÏQUES.


Que veulent-ils encore à cette âme songeuse
Qu’ils appellent, captive aux essors interdits,
Et qui brise aux murs clos son aile voyageuse ?

ii.



Ô nature, pourquoi ces sentiers ombragés
Qu’on dirait faits exprès pour y passer ensemble ?
Pourquoi l’écho tapi dans les bois, & qui semble
Attendre, curieux, les aveux échangés ?

Pourquoi les chants du nid aux buissons bocagers,
La ronce s’enlaçant au tronc svelte du tremble,
Au lys, comme un baiser, la goutte d’eau qui tremble,
Ces souffles, de l’Amour trop subtils messagers ?

Pourquoi ? Sinon qu’en tes maternelles tendresses,
Il te plairait d’unir toutes les allégresses,
De mêler notre joie à l’extase des cieux.

Il n’est rien, pour nous rendre heureux, que tu ne veuilles,
Et bientôt, exauçant nos vœux capricieux,
Voici les vents du nord qui vont mordre les feuilles.