Page:Siefert - Rayons perdus.djvu/120

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SOLEIL D’HIVER.


Hélas ! hier encor sur mon front, sur ma lèvre,
Sont venus se poser la joie & le plaisir,
J’ai ri comme une folle… aujourd’hui j’ai la fièvre,
Car ma porte est fermée & j’en ai le loisir.

Ô pauvre humanité ! J’ai pitié de moi-même
Quand mon masque s’en va décollé par mes pleurs
Et qu’apparaît, meurtri, consumé, maigre, blême,
Mon visage, dont tous admiraient les couleurs.

— Nous sommes en janvier : le ciel, d’un azur tendre,
Réfléchit sa splendeur dans les flots clapotants ;
Le vent est si léger qu’à peine on peut l’entendre,
Le soleil est si doux qu’on dirait le printemps.